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proposée par nous... Le citoyen Becker n’a heureusement pas été écouté de tout le monde ; et la lettre du Comité de l’Arbeiterbund prouve une fois de plus que, tout en différant sur des questions théoriques et sur des points de tactique très essentiels, on peut se rapprocher et marcher d’un commun accord sur tous les terrains où l’entente est possible. »

Dès son premier numéro de 1877, le Bulletin ouvrit une rubrique que nous intitulâmes Aubaines et profits des travailleurs en Suisse, titre emprunté à l’organe des internationaux parisiens de 1870, le Socialiste.


Dans le Bulletin du 26 novembre, une lettre de Saint-Imier signalait ce fait que, lors des fêtes et des réunions familières, « le choix, soit de chansons, soit de morceaux de déclamation ayant un caractère socialiste, présentait des difficultés sérieuses » : en conséquence, le correspondant proposait qu’on entreprit la publication d’un recueil de chansons et de pièces de vers. Cette idée reçut un accueil favorable ; les sections et les groupes socialistes furent invités à envoyer au Comité fédéral jurassien les pièces qu’ils jugeraient convenable de proposer pour être admises dans le recueil. Mais la chose traîna en longueur, et le recueil ne fut pas publié.

Le groupe qui, en 1874, avait édité à Genève pendant quelques mois la Revue socialiste, publia à la fin de 1876 un almanach socialiste pour 1877, intitulé la Commune. Cet Almanach, dont les collaborateurs avaient été recrutés avec un éclectisme intentionnel, fut imprimé à l’imprimerie du Rabotnik, 26, Chemin de Montchoisy ; il contient les articles suivants : L’avenir de nos enfants, par Élisée Reclus ; Paris sous la Commune, par Arthur Arnould ; La liberté, par Paul Brousse ; Stenko Razine, par Alexandre Œlsnitz ; De la justice en France, par Élie Reclus ; Aux travailleurs des communes de France, par F. Gambon ; De l’antagonisme des classes, par Adhémar Schwitzguébel ; Les délégations ouvrières aux Expositions internationales, par Adolphe Clémence ; Le parti socialiste en Russie, par Z. Rall i; Études de socialisme rationnel, par Un ouvrier parisien.

Dans son numéro du 29 novembre, la Tagwacht publia une « lettre ouverte » adressée à César De Paepe par la Section du Ceresio (Zanardelli, Nabruzzi, etc.), dans laquelle cette Section se plaignait que son délégué Ferrari n’eût pas été admis au Congrès de Berne. C’était une erreur : on a vu au contraire (p. 93, note) que le mandat délivré par la Section du Ceresio n’avait pas été contesté. Cette réclamation aussi injustifiée qu’intempestive appela de nouveau l’attention sur le petit groupe des dissidents de Lugano, et le Bulletin du 17 décembre publia l’entrefilet suivant :


Un membre de l’Internationale nous écrit de Lugano en date du 13 courant : « Si la Section dite du Ceresio existe, il faut qu’elle soit clandestine. Personne ici n’en parle ou ne veut en entendre parler. Elle a réussi d’autre part à discréditer le travail socialiste dans cette ville ; car tous les Luganais qui en ont fait partie en sont sortis dégoûtés ; et maintenant, confondant le Ceresio avec l’Internationale et le socialisme, ils croient que tous les socialistes sont des brouillons et que l’Association internationale est une machine à escroquer de l’argent. »


Sept semaines plus tard (4 février 1877), on put lire encore dans le Bulletin cet autre entrefilet :


Le Mirabeau du 28 janvier a publié une lettre signée Joseph Favre, chef de cuisine, et émanant de la Section dite du Ceresio (ou de Lugano). Cette lettre prétend que l’entrefilet publié par le Bulletin dans son numéro du 17 décembre passé, et dans lequel un membre de l’Internationale émettait un jugement défavorable sur la prétendue Section du Ceresio, — que