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des mandats, à la fixation de l’ordre de jour, et à la nomination du bureau, qui fut ainsi composé : Ali Eberhardt, remonteur, délégué de Saint-Imier, président ; Voges, tailleur, délégué du Sozialdemokratischer Verein de Berne, vice-président ; Rodolphe Kahn, métallurgiste (non-délégué), de la Section de Lausanne, et H. Ferré, tapissier (non-délégué), de la Section de la Chaux-de-Fonds, secrétaires.


Séance du dimanche matin, 6 août.

Le rapport du Comité fédéral jurassien fut lu par James Guillaume, secrétaire d’intérieur du Comité. Le caissier fédéral, Louis Jenny, mécanicien, présenta ses comptes, et une commission fut nommée pour les vérifier.

L’administrateur du Bulletin présenta un rapport sur la situation de l’organe fédéral. Une commission fut nommée pour la vérification de la caisse et de la comptabilité du Bulletin.

Il fut ensuite donné lecture d’une série de propositions de la Section de Lausanne, relatives à des modifications dans la rédaction du Bulletin. Après une courte discussion, ces propositions furent renvoyées à l’examen d’une commission.

Une autre commission fut chargée d’étudier une question relative au journal en langue allemande récemment créé à Berne sous le nom d’Arbeiter-Zeitung.

Relativement au Congrès général de 1876, il fut donné connaissance au Congrès de la correspondance échangée à ce sujet par le Comité fédéral avec les diverses Fédérations régionales ; une commission fut nommée pour rapporter sur cette question.

Les deux Sections de Bâle proposaient de changer le nom de Fédération jurassienne en celui de Fédération suisse. Après une discussion générale, où tous les orateurs se prononcèrent contre la proposition de Bâle, cette proposition fut renvoyée à une commission spéciale, chargée de préparer un projet de résolution.

La Section de Neuchâtel proposait qu’une Adresse de sympathie fût envoyée au Congrès des socialistes allemands qui devait se réunira Gotha le 19 août. Cette proposition fut adoptée à l’unanimité, et une commission fut nommée pour rédiger un projet d’adresse.


Séance publique du dimanche après-midi.

Cette séance publique, qui eut lieu dans la grande salle de l’hôtel de ville, mise à la disposition de l’Internationale par la municipalité, s’ouvrit à deux heures. La question à discuter était : La pratique des libertés politiques en Suisse.

Adhémar Schwitzguébel, Rodolphe Kahn, Paul Brousse, James Guillaume, Auguste Spichiger parlèrent en français ; Görges, Voges et Betsien parlèrent en allemand.

Après les discours, la résolution suivante fut proposée à l’assemblée :


Considérant d’abord:

Que les libertés politiques sont violées en Suisse avec cynisme, que le droit d’association et la liberté individuelle viennent encore d’être foulés aux pieds à Lausanne, qu’un avocat a pu dire en plein tribunal, sans être contredit par les juges, que la suppression de l’Association internationale des travailleurs pourrait être légalement faite ;

Considérant ensuite :

Que toutes protestations ou pétitions envoyées aux assemblées nationales restent lettre morte ;

Considérant enfin : Que dans une société basée sur le principe de l’inégalité économique, aucune liberté véritable ne saurait exister,