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pacte d’amitié, de solidarité et de défense mutuelle, à se concerter immédiatement avec toutes les fédérations ou sections qui voudront accepter ce pacte, pour déterminer la nature et l’époque de leur Congrès international, en exprimant le désir qu’il ne se réunisse pas plus tard que dans six mois[1]. »

Une commission, prise dans la Fédération italienne, fut chargée de présenter au prochain Congrès un projet d’organisation universelle de la résistance et un plan général de statistique.

Enfin, le compagnon Adhémar Schwitzguébel, secrétaire du Comité fédéral jurassien, a reçu la mission de signer tous les actes du Congrès, et d’en envoyer copie aux diverses fédérations.

Ayant épuisé son ordre du jour, le Congrès international se sépara aux cris de Vive la révolution sociale !


Les résolutions votées au Congrès de Saint-Imier avaient été, naturellement, élaborées et discutées d’avance à Zürich le 13 ; on remarque, dans leur rédaction, plusieurs expressions où l’on reconnaît la main de Bakounine. Après le Congrès, ces résolutions furent imprimées, à l’imprimerie G. Guillaume fils, à Neuchâtel, en une feuille volante contenant trois pages in-4o, sous ce titre : « Résolutions du Congrès anti-autoritaire international tenu à Saint-Imier le 15 septembre 1872 par les délégués des Fédérations et Sections internationales italiennes, françaises, espagnoles, américaines et jurassiennes » ; à la fin du texte est placé, comme le Congrès l’avait décidé, la signature de Schwitzguébel : « Pour copie conforme, au nom et par ordre du Congrès, Adhémar Schwitzguébel ».


Je n’avais pas assisté à ces réunions de Zürich où fut réalisé le projet d’entente internationale dont nous nous étions entretenus le 8 septembre à Amsterdam ; entente dont Bakounine, fidèle à ses habitudes formalistes, avait désiré préciser les conditions par des statuts écrits. Pour moi, indifférent, comme mes amis jurassiens, aux formalités, — (et Bakounine nous en faisait souvent un reproche), — je ne me préoccupai nullement de ce côté de la question, et je ne me rappelle pas si j’ai lu ou non les statuts dont il s’agit ; mais je fus heureux de penser qu’un accord solide avait été conclu pour la propagande et pour l’action.

Voici ce qu’on trouve, dans le calendrier-journal de Bakounine, pour les jours qui suivirent le Congrès de Saint-Imier :


16... Congrès clos. Dîner. Après dîner départ. Soir Neuchâtel, Petit hôtel du Lac. Discussion russe avec Boutourline. Soirée Guillaume, promenade. — 17. Neuchâtel, Petit hôtel du Lac. Séance des Frères avec James jusqu’à sept heures du soir. À huit heures partons, à dix heures à Bienne. — 18. Partons de Bienne quatre heures du matin, arrivons à Zürich neuf heures et demie matin. Après dîner et soir, séance. — 19. Discussion sur moyens. Platonisme doctrinaire de Marselau. — 20. Explications avec Marselau ; tout concilié. Soir libre. — 21. Système de correspondance. — 22. Consultation du docteur pour Pezza. Espagnols partis. — 23. Marco [Pezza], Louise [Fanelli], Armando [Cafiero], Giacomo [Nabruzzi], Malatesta partis. — 24. Smirnof et Rouleff entrevue avec ce coquin de [Vladimir] Serebrenikof. Réunion des Frères russes. — 25.

  1. Il ne fut pas donné suite, comme on le verra, à cette idée de réunir un Congrès international spécial des fédérations adhérentes au « pacte » de Saint-Imier.