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pour le samedi 31 juillet, à l’hôtel des Trois Suisses ; on lit dans le Bulletin du 1er août : « Depuis la fondation de la Fédération jurassienne en 1871, tous les congrès ordinaires ou extraordinaires s’étaient tenus dans une des localités des montagnes du Jura, Sonvillier, Saint-Imier, le Locle, la Chaux-de-Fonds, Neuchâtel. Pour la première fois, un Congrès jurassien aura lieu sur les bords du Léman. C’est là un signe de l’extension qu’a prise de nouveau, depuis une année environ, la propagande socialiste dans la Suisse française. »

Le Congrès de Vevey s’ouvrit le samedi soir 31 juillet ; douze sections y étaient représentées par treize délégués. En voici la liste :

Section de Fribourg, Ch. Reydellet et Gobillot ;

Section de Vevey, Louis Mex et Louis Plessis ;

Section de propagande de Berne, Ch. Küpfer et Paul Brousse ;

Section de Neuchâtel, James Guillaume ;

Section de la Chaux-de-Fonds, J.-B. Baudrand ;

Section du Locle, François Floquet ;

Section de Sonvillier et Section de Saint-Imier, Adhémar Chopard ;

Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary et Section de Moutier, Adhémar Schwitzguébel ;

Section de Porrentruy, Pierre Froidevaux ;

Une Section d’Alsace, Frédéric Graisier.

La Section de Zürich (groupe socialiste révolutionnaire), n’ayant pu envoyer de délégué, avait écrit une lettre d’adhésion.


Dans la séance du dimanche matin 1er août, le Comité fédéral présenta son rapport par l’organe de Graisier. Ce rapport se félicitait des progrès accomplis : deux anciennes sections, Moutier et Porrentruy, désorganisées un moment par les politiciens, avaient repris vie, ainsi que celle de Vevey ; des sections nouvelles s’étaient fondées à Fribourg et à Zürich. Il constatait qu’au sein des deux principales associations d’ouvriers de la Suisse allemande se manifestaient des tendances qui paraissaient se rapprocher des nôtres ; et il émettait le vœu que la Fédération jurassienne entretînt de plus en plus avec ces deux sociétés des relations suivies et amicales.

À l’occasion du rapport présenté par l’administration du Bulletin, le délégué de Porrentruy fit une observation : sa Section, dit-il, n’aimait pas voir notre organe attaquer le gouvernement bernois, ennemi des curés catholiques romains, et désirait que le Bulletin attaquât davantage les ultramontains. Schwitzguébel et quelques autres répondirent ; et le Congrès vota la résolution suivante :


Le Congrès pense que le Bulletin ne doit pas avoir pour le gouvernement bernois plus de ménagements que pour les autres gouvernements, et il émet le vœu que l’organe de la Fédération jurassienne continue à frapper avec impartialité sur les ultramontains et sur les libéraux, sur les radicaux et sur les conservateurs.


Sur la proposition de Schwitzguébel, le Congrès décida en principe que, lorsque la situation du Bulletin le permettrait, l’administration et la rédaction seraient rétribuées.

Le Congrès général de Bruxelles avait décidé que la question des services publics serait mise en discussion dans les sections et fédérations ; en conséquence, cette question avait été inscrite à l’ordre du jour du Congrès jurassien. Au nom de la Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary, Schwitzguébel présenta sur la question un rapport écrit ; Brousse lut ensuite des considérants contenant l’opinion de la Section de Berne. Après une courte discussion, le Congrès vota l’impression en brochure du rapport de Schwitzguébel, auquel devaient être ajoutés les considérants lus par Brousse[1].

  1. Cette brochure parut peu de temps après sous ce titre : « La question des services publics devant l’Internationale (Rapport présenté au Congrès jurassien tenu à Vevey, les 1er et 2 août 1875, par la Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary) ». S. l. n. d. — La brochure ne porte pas de nom d’imprimeur ; elle a été imprimée chez L.-A. Borel, à Neuchâtel, l’imprimeur du Bulletin.