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présence de deux membres de l’Allgemeiner deutscher Arbeiterverein [Faust et Frohme], qui, vu la législation allemande, ne pouvaient pas siéger comme délégués de cette association, sans entraîner pour leurs amis un procès de haute-trahison, mais qui devant le Congrès n’en représentaient pas moins leur parti, et dont l’un [Frohme] était délégué d’une section allemande de Liège. »

À deux heures de l’après-midi fut ouverte, au local de la Bourse, la séance constitutive du Congrès.

« Le compagnon Verrycken présenta la liste des délégués ayant déposé leurs mandats, et invita l’assemblée à constituer une commission de vérification des mandats. Elle fut composée comme suit : Eccarius, délégué anglais ; Demoulin, délégué belge ; Schwitzguébel, délégué jurassien ; Frohme, délégué allemand.

« La commission de vérification conclut à la validation de tous les mandats, et le Congrès approuva unanimement cette validation.

« Le bureau du Congrès fut composé comme suit : Coenen, Demoulin, Eccarius, Frohme et Schwitzguébel. Ces compagnons devaient s’entendre entre eux pour la présidence, le secrétariat et la traduction. »

Les questions formant l’ordre du jour du Congrès étaient au nombre de quatre, savoir :

1° Par qui et comment seront faits les services publics dans la nouvelle organisation sociale ?

2° De l’action politique des classes ouvrières ;

3° N’y a-t-il pas lieu que ce Congrès universel adresse un Manifeste à tous les travailleurs et à toutes les associations ouvrières, pour leur expliquer la nature des luttes qui ont eu lieu dans l’Internationale et les bases fondamentales sur lesquelles repose l’organisation de notre association ?

4° N’y a-t-il pas lieu de choisir une langue universelle pour l’échange des correspondances entre les Fédérations régionales ?

En outre, les Fédérations avaient à présenter leurs rapports sur les progrès de l’Internationale dans leurs pays respectifs ; et les questions administratives ordinaires — liquidation des frais de la publication des travaux du Congrès précédent, désignation du lieu où se tiendrait le Congrès prochain, etc. — devaient également être traitées dans des séances privées.

Le Congrès décida, sur la demande des délégués belges, qu’il y aurait, dans la salle de la Cour de l’Univers, rue des Brigittines, quatre séances publiques, auxquelles serait invitée toute la population ouvrière de Bruxelles ; dans la première, le lundi soir, les délégués rendraient compte de la situation de l’Association et de la marche du mouvement ouvrier dans les divers pays ; dans les trois autres, le mercredi, le vendredi et le samedi soir, seraient traitées les deux questions de principe qui figuraient à l’ordre du jour du Congrès. Le jeudi soir aurait lieu, dans la même salle de la Cour de l’Univers, un grand meeting de propagande, avec le programme suivant : 1° La révolution du quatrième état et les conséquences des crises industrielles et commerciales ; 2° L’Internntionale et la presse bourgeoise. Pendant la journée, du mardi au samedi, auraient lieu des séances privées, les unes administratives, les autres consacrées à l’étude des questions de principe figurant à l’ordre du jour ; les délégués auraient ainsi la possibilité d’échanger d’abord entre eux leurs idées sur ces questions, avant d’en aborder la discussion dans les séances publiques. Il fut décidé que, dans les séances publiques, la parole serait accordée non seulement aux délégués, mais à tous les membres de l’Internationale qui désireraient prendre part aux débats.

« Le lundi soir, — je reprends la lettre de Schwitzguébel, — la première séance publique avait lieu dans une vaste salle [à la Cour de l’Univers], en présence d’un public considérable.

« Le compagnon Demoulin, délégué de la Fédération belge, qui présidait la séance, a débuté en exposant la situation en Belgique. La Fédération belge a été occupée cette année d’un travail de réorganisation. Le Congrès régional des 25 et 26 décembre dernier donna à la Fédération de nouveaux statuts, qui