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« Mais laquelle ?

— Eh bien ! cette lettre de son ancien collège.

— Vous la montrerez à Monsieur ?

— J’aurais dû le faire sur-le-champ.

— Oh non ! dit Mrs. Grose avec décision.

— Je lui exposerai, continuai-je, inexorable, qu’il m’est impossible de m’occuper de cette question quand il s’agit d’un enfant renvoyé…

— Pour des motifs dont nous ne nous doutons pas ! déclara Mrs. Grose.

— Pour mauvaise conduite. Car autrement, pour quel motif ? puisqu’il est tellement remarquable, ravissant et parfait ? Est-il stupide ? À-t-il de mauvaises manières ? Est-il infirme ? À-t-il mauvais caractère ? Il est délicieux. Donc, ce ne peut être que… cela. Et cela éclaircit tout. Après tout, c’est la faute de leur oncle. S’il jugeait bon de laisser ici de telles gens…

— À la vérité, il ne les connaissait pas le moins du monde. La faute est la mienne. » Elle était devenue très pâle.

« Vous n’aurez pas à en souffrir, répondis-je.

— Et les enfants non plus », répliqua-t-elle solennellement.

Je gardai le silence. Nous nous regardâmes. Je repris :

« Alors, que faut-il lui dire ?

— Vous n’aurez besoin de rien lui dire. Ce sera moi qui parlerai. »

Je pesai à part moi la valeur de cette réponse.

« Vous voulez dire que vous lui écrirez ? — Puis me rappelant son ignorance, je rattrapai ma phrase :

— Comment communiquez-vous ?

— Je m’adresse au régisseur. Et il écrit.

— Aimerez-vous beaucoup lui faire écrire notre histoire ? »

Il y avait dans ma question plus de sarcasme que je n’avais voulu en mettre ; le moment d’après, elle éclatait