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XVI

La scène se conclut d’elle-même, par le fait que je ne l’y suivis point. C’était céder déplorablement à ses nerfs, mais m’en rendre nettement compte ne m’aida pas du tout à retrouver le calme. Je ne pouvais que rester là, assise sur ma tombe, et essayer, à travers les paroles prononcées par mon jeune ami, de deviner leur sens entier. Lorsque je fus parvenue à l’embrasser entièrement, j’avais aussi décidé de fournir comme prétexte à mon absence ma confusion de donner un tel exemple de retard à mes élèves et au reste de l’assemblée. Mais ce que je me redisais par-dessus tout, était que Miles m’avait arraché un avantage, et qu’il en aurait justement la preuve dans cette maladroite absence. Il m’avait fait avouer que j’avais grande peur d’une certaine chose, et, probablement, il profiterait de cette crainte pour obtenir plus de liberté. La peur que j’éprouvais, c’était d’avoir à traiter de la question intolérable de son renvoi de l’école, puisque cela n’était, au fond, que la question des abominations qui s’y rattachaient. Que son oncle en arrivât à traiter de ces choses avec moi, c’était une solution qu’en elle-même j’eusse dû désirer maintenant. Mais il m’était tellement impossible d’en envisager la laideur et la peine, que je me bornai simplement à remettre ma décision à plus tard, et me contentai de vivre au jour le jour. L’enfant, à ma profonde confusion, était grandement dans