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temps, mademoiselle Virginie, la profonde impression que vous avez faite sur moi. Je suis, croyez-le bien, le plus sûr et le plus dévoué de vos amis, et… C’est pour vous que je viens ici…

Virginie coupa en riant cette période à effet.

— Vous, je vous vois venir, avec vos gros sabots. Vous allez me faire une déclaration.

Augulanty resta si interloqué qu’il ne trouva rien à répondre.

— Vous allez m’annoncer que vous m’aimez, continua l’impitoyable Virginie.

— Pourquoi ne vous le dirais-je pas ? répondit le professeur, qui s’efforçait de conserver son audace. Puisque c’est la vérité…

— Là ! fit Virginie, qui riait toujours. Je le savais bien. C’était prévu. Quand je vous le disais…

— Mais, mademoiselle, murmura Augulanty, de plus en plus ahuri, je ne sais vraiment… Vous avez une manière fort originale de prendre les choses, certes, mais un peu déconcertante, peut-être… et…

— Écoutez-moi, monsieur, dit Virginie, qui ne riait plus. Mettons cartes sur table et parlons sérieusement. Vous m’affirmez que vous m’aimez, très bien, mais vous avez un but, je pense, en me racontant vos petites affaires…

— Je ne comprends pas, balbutia le malheureux économe.

— Vous avez sans doute l’intention de m’épouser…

— Certainement, s’écria Augulanty, ravi du tour nouveau que prenait le colloque, c’est mon plus cher désir. Sans cela, croyez bien que je ne suis pas mal élevé au point de vous…

— Eh bien ! monsieur, j’agirai franchement avec vous. Une autre chercherait des faux-fuyants, vous ferait une réponse vague. Non, ce n’est pas mon genre. Je ne doute pas de vos mérites, ni de vos qualités… mais je ne vous épouserai jamais…

Augulanty attendait avec anxiété la fin de la phrase. Elle l’abattit comme un coup de massue. Rouge, confus, balbutiant, il objecta :