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Augulanty voyait le pensionnat courir à sa ruine. Il n’essayait pas de le retenir. Il laissait faire. Plutôt même l’aidait-il un peu. Il y avait certaines réformes faciles à accomplir et qui eussent été d’un grand secours pour l’abbé. Augulanty les voyait, mais n’en souffla mot. Il attendait avec impatience le moment où le prêtre, vieilli, débordé, incapable de continuer la lutte, mettrait l’affaire entre les mains de son économe, qui serait alors son neveu. Augulanty espérait que l’abbé Théodore donnerait en dot à Virginie le local de la pension. Il n’avait donc aucun intérêt à tirer l’école d’embarras.

Le digne M. Augulanty jugea le moment venu de brûler ses vaisseaux et de se déclarer auprès de Virginie. Il ignorait ses sentiments, mais il était fat, de faciles succès lui laissaient supposer qu’il en imposait aux femmes. La jeune fille l’accueillait sans mauvaise grâce. Il croyait réussir. L’abbé serait enchanté de ce mariage, les Caillandre le verraient d’un bon œil. Mme Pioutte seule ferait de la résistance, mais le malin professeur savait le moyen de la réduire au silence.

Un dimanche soir, Augulanty isola Mlle Pioutte dans un coin du salon, entre un paravent japonais semé de grues d’or et un guéridon où s’épanouissaient de belles roses de Nice, sensuellement épanouies et comme défaites dans la pâmoison de leurs pétales écartés.

Après une conversation d’allure assez banale, M. Augulanty prit son air le plus doucereux et dit câlinement, en fermant à demi les paupières :

— Voici encore une bonne soirée de passée ! Mademoiselle, désormais, je ne vivrai que dans l’attente de dimanche prochain.

— Pourquoi ? demanda rêveusement Virginie, qui écoutait à peine les paroles de son amoureux et pensait à toute autre chose.

— Mais pour avoir le plaisir de vous revoir.

— Ah ! fit Virginie, avec indifférence, vous y tenez tant que ça…

Augulanty se crut encouragé et pensa que c’était le moment de jouer le grand jeu ;

… Je n’essaierai pas de vous dissimuler plus long-