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longtemps aimante et dévouée ? Attendait-il ces soins affectueux qu’il avait, pendant toute sa vie, escomptés pour ses derniers jours ? Mais dans la chambre déserte, nul n’entrait, ni ne marchait, on n’y entendait rien de ces bruits légers, de ces murmures doux, de ces larmes contraintes qui font à celui qui part comme l’accompagnement des souvenirs et des regrets de ceux qui restent…

Quand M. Ropion se réveilla, une faible lueur de jour perçait aux fenêtres. L’abbé Barbaroux râlait. Sans doute avait-il eu dans la nuit une nouvelle attaque, qui l’emportait. M. Ropion s’approcha du lit.

— Allons, c’est la fin, se dit-il.

Mais, avant d’avertir Mme Pioutte, il supposa qu’il lui restait à remplir un devoir envers ce saint prêtre qu’il avait toujours tenu en grande estime. Il se pencha vers le lit.

— Monsieur l’abbé ! appela-t-il.

Un dernier éclair d’intelligence frappa-t-il le chaos de cette intelligence en ruines ? Il parut à M. Ropion que l’abbé soulevait sa paupière droite et tournait vers lui son regard, comme s’il espérait recevoir un dernier adieu et un dernier baiser de ceux qu’il avait tant aimés sur la terre et dont l’absence, auprès de lui, l’achevait peut-être. Avait-il encore le temps de leur pardonner ? Pourrait-il leur laisser le souvenir de sa miséricorde et d’une âme par l’au-delà ?

— Je remercie beaucoup monsieur l’abbé, dit M. Ropion, avec une solennité mélancolique, de m’avoir permis d’assister à ses derniers moments.


Ier juin — 15 novembre 1901.


FIN