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essaya de plaisanter, et il dit d’une voix qu’il tâchait de rendre joviale :

— Une maîtresse ! mais vous en voyez partout, Mathenot !

C’était mettre Mathenot sur son terrain favori :

— Ah ! plaise à Dieu qu’il n’en soit pas ainsi ! Mais, si je les vois, monsieur le directeur, c’est malheureusement parce qu’elles y sont. Et partout où elles sont, elles démolissent vertu, famille, religion. Dès qu’une femme entre quelque part, la honte, le vice et la ruine morale la suivent. Elles s’acharnent contre tout ce qu’il y a de grand et de saint, elles sont toujours les ennemies de Dieu, les auxiliaires de Satan, les pourvoyeuses de l’Enfer ! Elles ont comme un contact impur qui décompose et qui pourrit tout ce qu’elles touchent ! C’est toujours Hérodia…

— Au fait, Mathenot, au fait ! cria Barbaroux, agacé.

Mathenot cessa aussitôt d’être éloquent et reprit sa voix confidentielle :

— Je vous disais que Charles Pioutte a une maîtresse ; c’est un modèle qui continue à poser, quoiqu’elle vive avec votre neveu, et qui gagne, de cette façon, environ une centaine de francs par mois, qui rentrent dans la caisse commune, ce qui augmente ainsi ce que vous envoyez à M. Pioutte…

— Êtes-vous sûr de toutes… ces… hontes-là ? murmura Barbaroux, affreusement blême et qui épongeait avec un grand mouchoir de couleur, son front ruisselant.

— Absolument sûr.

— Mais ma sœur ignore tout cela !

Mme Pioutte n’ignore rien et fait tout au monde pour vous le cacher. Elle a peur que M. Augulanty vous le dise… Et M. Augulanty sait bien autre chose encore !

— Que sait-il ? Que sait-il ? s’écria Barbaroux, haletant, avec une trépidation de fureur.

— Il sait, dit Mathenot à voix basse, que votre sœur a envoyé, en avril dernier, à votre neveu, quinze mille francs !

L’abbé Barbaroux partit d’un éclat de rire, comme si cette dernière phrase l’avait soulagé. Mathenot, effrayé,