de coalition sanglante et barbare. Il le mit de côté comme pour le savourer une seconde fois.
Mais alors survint un nouvel incident. M. Augulanty poussa la porte de la salle et s’introduisit, mais un Augulanty, blême, défait, funèbre, qui semblait avoir composé son visage d’après celui d’un fossoyeur ; il entra solennellement comme un maître des cérémonies, s’approcha de Barbaroux, et le visage patibulaire, lui parla à l’oreille.
Aux premiers mots, l’abbé Barbaroux tressaillit sur son siège. La plus profonde tristesse parut sur son visage accablé, et les élèves attentifs l’entendirent qui murmurait :
— Que me dites-vous là, Augulanty ? Ah ! mon Dieu, quel malheur, quel affreux malheur !
Augulanty se remit à parler si bas que l’on n’entendait rien à ses phrases. Quand il se releva comme d’un confessionnal, on remarqua que l’abbé était rouge.
Augulanty emporta hors de la salle son visage défait et son atmosphère lugubre. Le prêtre se leva.
— Mes enfants, j’ai une bien triste nouvelle à vous annoncer. Votre camarade Combette vient de mourir.
Un vent glacé passa sur les élèves, un souffle d’horreur et d’angoisse. Délussin devint d’une pâleur livide qui se répandit jusqu’au bout de son nez pointu. Chacun des élèves sentit avec épouvante l’horreur de cette mort, moins par sympathie pour Combette, que par saisissement d’apprendre que celui qui venait de disparaître ainsi avait le même âge que lui.
— Personne ne pouvait prévoir un tel résultat, continuait M. Barbaroux. Combette a été pris, ce matin à onze heures, d’un crachement de sang si violent qu’il est mort ainsi, en moins de dix minutes, sans même recevoir les secours de notre Sainte Religion. Que cet exemple vous serve de leçon, mes chers enfants. Vous le voyez, l’âge lui-même ne peut nous préserver de la mort subite. Il ne faut pas dire : « Nous songerons à faire notre salut quand nous serons vieux ! » Hélas ! l’impitoyable faux frappe les jeunes comme les vieillards. Maintenez-vous toujours en état de grâce, de telle sorte que vous puissiez dire :