simplicité de M. Barbaroux. Gaudentie avait eu quatre enfants ; l’aîné étant mort, il lui restait un fils et deux filles.
Ce fut alors l’époque des fameux décrets. On ferma plusieurs couvents, et des religieux allèrent loger en ville. Plusieurs familles catholiques vinrent demander à l’abbé Barbaroux de rouvrir son pensionnat. Il obéit par devoir. Mais il voulut consacrer toute sa vie à cette œuvre, qu’il souhaita immense et propre à restaurer la foi dans les nouvelles générations. Il eut l’imprudence de faire de grands frais. Il acheta, rue Saint-Savournin, une vaste maison, qui appartenait à des religieuses et qu’il paya fort cher. Il consacra vingt mille francs à l’édification d’une chapelle, dans la cour, afin de satisfaire un de ses rêves les plus longuement caressés.
La nouvelle école profita d’abord de la réputation de l’ancienne. Mais l’abbé Barbaroux eut le tort de vouloir y appliquer pratiquement plusieurs principes chrétiens. C’est ainsi qu’il accepta un grand nombre d’écoliers pauvres, dont la mauvaise éducation se communiquait peu à peu à tous les élèves. Beaucoup de parents retirèrent leurs enfants, et le pensionnat Saint-Louis-de-Gonzague périclita.
L’ancien économe étant mort dans l’intervalle, l’abbé Barbaroux choisit, pour le seconder, un très brave homme, extrêmement religieux, mais aussi chimérique que son patron. À eux deux, ces idéalistes commirent fautes sur fautes, et l’administration générale de la maison s’en ressentit.
Dix ans après la fondation du nouvel établissement, il arriva une catastrophe qui ébranla toute la famille. M. Pioutte mourut brusquement, d’une attaque d’apoplexie. La hardiesse de ses spéculations et l’exagération toujours croissante de ses dépenses l’avaient conduit à la ruine. De cette colossale fortune, aussi vite écoulée que rapidement construite, il ne restait que des dettes. L’abbé Barbaroux en paya la plus grande partie, puis il prit à sa charge sa sœur et ses neveux. Charles avait alors vingt ans, Cécile dix-neuf et Virginie, quinze.
Le nouvel économe mourut peu après et M. Augu-