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LES BARRICADES

Je baissai la tête, et un grand froid mortel m’envahit. Elle n’avait pas besoin d’aller plus avant, mon destin était fixé, et la colère, la rancune, le désespoir et le mépris de moi-même se disputaient mon cœur.

— Guy, s’écria Wanda, avec une immense amertume, je souffre plus que je ne peux l’exprimer de l’aveu que je dois vous faire ! Je suis si malheureuse ! Ayez pitié de moi ! Je ne suis pas une coquette, je suis sensible, j’ai du cœur, je n’ai pas de reproches à me faire… mais je ne vous aime pas. Pendant des mois et des mois, j’ai retourné dans mon esprit cette affreuse vérité, et c’était cela qui me faisait si triste, si fuyante, si désagréable avec vous. Quand j’ai compris que je n’aimais pas Martial, j’ai cru que c’était à cause de vous et que je m’étais trompée sur mes sentiments. Je vous ai menti de bonne foi, et les premiers