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LES BARRICADES MYSTÉRIEUSES

traint, vous rend défiant, renfermé. Nous avions besoin de nouveau de la libre expansion et du grand conseil de la Nature.

Le printemps vint, et cette résurrection dont j’attendais tant ! Sur les arbres, les bourgeons gommés firent d’innombrables petites saillies, comme des encoches où l’on pouvait mesurer les progrès du renouveau. Chaque fleur parut à son heure, avec la pompe prévue d’un protocole fixé depuis des millénaires : pas un pommier qui fût en contradiction avec l’almanach ! L’herbe se lustra comme le poil d’une bête bien nourrie. Les hirondelles revinrent d’Égypte, nous rapportèrent le cours du coton, les derniers potins de Louqsor, quelques secrets sans intérêt ravis avec peine au silence du Sphinx. De temps en temps, les nuages écartaient leurs rideaux, montraient très loin, là-bas, un mouchoir d’azur qui s’agitait, qui vous disait : « Bonjour ! Bonjour ! À bien-