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LES BARRICADES

dont les paroles sont toujours les mêmes, mais dont l’air varie chaque fois. En pressant contre le mien ce corps tiède, souple et parfumé, il me venait des envies soudaines de prendre en pitié l’humanité, tous ces pauvres êtres qui n’avaient pas à embrasser, à serrer dans leurs bras, à respirer, à adorer une Wanda ! Comment, oui, comment avais-je pu passer tant d’années, sans comprendre que Wanda était la seule femme que je pusse aimer et par quel sortilège avait-il fallu que je ne me rendisse compte de mes sentiments qu’au moment où je l’avais vue moi-même amoureuse d’un autre ?

Dès lors commença pour moi une vie nouvelle. Je me réconciliai avec ma famille, afin de pouvoir retourner à Jouy tout à mon aise. D’ailleurs, la rupture du mariage de Wanda était maintenant un événement