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MYSTÉRIEUSES

notre cœur dispose. Martial avait excité mon ironie en me peignant ces transports, comme s’il était le premier à les avoir éprouvés, mais en les ressentant à mon tour, je trouvai naturel de croire que nul homme, jusqu’ici, n’avait été aussi amoureux que moi. Après tout, ce furent les plus belles heures de ma vie, et quoi qu’il advînt par la suite, je n’en reste pas moins, à Wanda, débiteur d’une joie pareille.


Nous passâmes dehors la plus grande partie de la nuit. Ce ne fut qu’au premier frisson du matin et quand nous commençâmes de perdre quelques étoiles — il est vrai que notre compte n’en était peut-être pas très exact ! — que nous nous quittâmes, avec mille baisers et protestations, pour rentrer chacun chez soi.

Au milieu de nos folies, nous avions organisé tout un plan de guerre ; il était con-