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LES BARRICADES

venaient de m’être révélées pour la première fois.

La nuit vint sur ma contemplation, un train roula dans la campagne. Les belles soies du ciel se doublèrent de crêpe ; bientôt, il s’y attacha une goutte de rosée, puis une autre, une autre encore, — et je reconnus les étoiles.

Je ne dînai point et j’allai attendre Wanda dans son jardin, bien avant l’heure où elle y parut.

Cette soirée-là ne fut qu’un long délire. Nous nous dîmes cent fois que nous nous aimions, que nous ne pouvions plus vivre l’un sans l’autre, qu’il était incroyable que nous ne l’eussions pas compris plus tôt. Nous nous répétâmes ces serments, ces enfantillages, ces promesses, qui servent, depuis que le monde existe, à masquer l’incertitude de nos sentiments véritables et le peu de pouvoir sur soi-même dont