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sion de douceur, de sérénité, qui me firent du bien. Il me semblait que je m’y simplifiais, que j’y lavais mon cœur de je ne sais quelles impuretés dont il était souillé.

Il faisait extrêmement clair ; au-dessus de moi, les étoiles, innombrables étaient toutes proches ; je me perdis peu à peu dans leur contemplation muette. Elles formaient des combinaisons de signes, des figures, dont la variété me causait une sorte de vertige. Entre les constellations, il y avait des astres presque imperceptibles, qui apparaissaient vaguement et poudroyaient à la façon d’un sable lumineux. C’était comme une laitance scintillante suspendue sur ma tête, dans un fourmillement qui épuisait l’attention. Et, partout où se posaient mes yeux, je voyais la même prodigalité.

À plusieurs reprises, des étoiles perdues avaient dessiné de lumineuses trajectoires, mais si promptes que j’avais à peine eu le