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LES BARRICADES

C’était le vœu par lequel se terminent toujours les contes de fées. Mais le conte de fées commençait à peine. Où Martial et Wanda se marieraient-ils ? Dans la vallée de la Bièvre, au milieu des sages Vionayves, des Oldinanski fougueux, des prudents Herpin, des Taradeil bavards ? Ou dans le palais de Titania, entre Mélusine et Viviane, les sylphes et les ondins, les elfes et les goblins ? Auraient-ils pour témoins un oncle, notaire, un cousin, colonel de gendarmerie, un ami, pompier ou M. de Carabas, Jean de Tinan, Fantasio ? Déjà, dans la nuit usée jusqu’à la trame, j’entendais des accents divins, de mourants accords sur des théorbes, sur des harpes éoliennes ; déjà, je voyais des ailes bleues, des ailes vertes, des ailes d’or, qui, dans un frémissement de libellules, entraînaient, sur un char fait d’une noix taillée dans un diamant, Martial et Wanda, vers le palais de calcédoine, aux