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LES BARRICADES

une villa et un jardin en pente dans la vallée de la Bièvre.

Dès notre installation, j’y fis la connaissance de Wanda et de ses parents. Sa mère était Polonaise, — une Oldinanska, je crois, — d’où son prénom et son type de beauté. Elle avait une sœur plus jeune quelle, coxalgique, qui ne quittait guère son lit, et un frère cadet, qu’on ne rencontrait que dans les tripots et sur les champs de courses.

Depuis plusieurs années, je fréquentais donc assidûment Mlle de Vionayves ; nous jouions au tennis, nous faisions ensemble de longues promenades, je la conseillais dans ses lectures. J’avais pour elle une affection franche, robuste, limpide, une tendresse de frère aîné, indulgente et un peu moqueuse, sans trouble, ni arrière-pensée. Jusque là, Martial ne la connaissait pas ; il habitait, tout l’été, avec ses parents, en Auvergne, et