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LES BARRICADES

mais beaucoup à moi. J’évitais de me souvenir d’elle, mais, à tout moment, elle traversait mes rêves, et chaque fois, quand je me réveillais, au sortir du songe qui l’avait ramenée, j’avais l’impression que je venais de pleurer, — de pleurer, en dormant, je ne sais où, ailleurs que sur mon oreiller, de pleurer dans ce lieu clos, inconnu et obscur, où s’écoule peut-être dans le silence notre existence véritable.



Je n’ai jamais revu Wanda. Je voyageai longtemps afin d’occuper ma vie, qui demeurait morne et déserte, angoissante à force de vide et d’involontaire détachement. Puis je repris peu à peu mes travaux, mais avec une certaine indolence qui ne m’a plus quitté depuis.