des trottoirs, et offrant leurs lilas, leurs violettes et leurs jacinthes, et aussi à je ne sais quoi de plus abandonné, de plus tendre, de plus lent, que l’on respirait partout.
Quand je sortais l’après-midi avec ma mère, nous marchions avec mollesse et lassitude. Nous suivions toujours le même itinéraire, et quand, par hasard, nous nous en éloignions, nous faisions un grand crochet pour revenir dans une des rues où nous avions l’habitude, à l’heure accoutumée, de nous trouver.
— Pourquoi passons-nous ici ? demandai-je un jour.
— J’ai quelque chose à voir dans un magasin, répondait ma mère.
Mais, l’instant d’après, elle oubliait son explication, et nous ne nous arrêtions nulle part ; ni devant les modistes, qui exposent derrière leurs vitres des exemplaires fantastiques de la faune et de la flore occidentales, destinés à troubler fortement les naturalistes, si, d’aventure, il s’en égarait par là, ni devant les tailleurs pour