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EDMOND JALOUX

— C’est Mme Guitton qui m’a donné un peu de courage en me promettant de prendre des informations sur la santé d’Edmée. Ah ! quel cœur d’or, cette Mme Guitton ! Il est impossible de trouver une amie plus sincère, plus dévouée… Qu’est-ce que je serais devenu sans elle ?

— Tu te serais noyé dans un verre d’eau, ce que tu as toujours fait jusqu’à présent et ce que tu feras toute ta vie, je suppose… Mais reviens au fait.

— Eh bien ! depuis ce fameux jour, je suis à tout moment chez Mme Guitton pour avoir les renseignements promis. Je les ai maintenant, je les tiens… Ah ! c’est quelque chose de propre ! Tu ne devineras jamais ce que Mme Guitton a découvert !

— Non, mais tu vas me le dire, tu ne demandes que ça…

René détacha du bout de l’ongle la cendre qui s’amassait au bout de son cigare et dont le léger flocon gris s’écrasa sur son pantalon sombre.

— Il paraît, mon cher, que M. Diamanty m’a menti…

— Allons donc ! fit Sunhary en souriant.

— C’est Mme Guitton qui me l’a assuré. D’après elle, — et elle est très au courant des affaires des Diamanty, — le commerce de M. Diamanty est loin d’être brillant. Or, toute la fortune d’Edmée est dans la maison, sa mère l’y avait mise de son vivant, sur les conseils de son mari. Tu penses bien que le père Diamanty ne tient pas à ce que cet argent en sorte, maintenant surtout où la moindre brèche ébranlerait son budget… Tant que sa fille n’est pas mariée, cela n’a aucune importance, il lui sert des rentes ou les garde pour lui, ça le regarde… Mais