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L’ÉCOLE DES MARIAGES

ne suis pas son mari, du moins demeurerai-je son{{ Cette fois, cet étourdi de René avait agi, sans le vouloir, avec une grande habileté. Si Mme Guitton avait le droit de sourire de ses phrases exagérées d’amoureux et de les battre en brèche, il lui était difficile de protester en face des nouveaux arguments de Delville, sérieux, tranquilles, mesurés. Et il lui vint à l’esprit, comme une conviction forte, subite et inébranlable, l’intuition qu’en effet, tant qu’Edmée Diamanty vivrait, René pourrait fort bien rester célibataire.

— C’est tout de même horrible, madame, une situation comme la mienne… Voyons, donnez-moi un conseil, que feriez-vous à ma place ?

Mme Guitton tressaillit, comme si une idée subite venait inconsciemment de se révéler à elle.

— Écoutez, René, vous savez l’affection que je vous porte. Ayez confiance en moi. Je verrai M. Diamanty, je consulterai des docteurs. Je saurai si la décision de {{M.|Diamanty} est inébranlable, s’il vous a dit la vérité, ou bien s’il a un autre motif pour vous refuser sa fille.

— Mais lequel ?

— Sait-on jamais ? Enfin, je travaillerai pour vous, je prendrai des informations, et s’il reste un espoir, je ferai tout ce qu’il me sera possible de faire pour vous aider.

— Oh ! que vous êtes bonne ! s’écria René, en serrant les mains de Mme Guitton. Vous me rendez la vie. Comment pourrais-je vous témoigner ma reconnaissance ?

— Bah ! bah ! mon cher garçon, ne parlons pas