Page:Jal - Glossaire nautique, 1848.djvu/18

Cette page n’a pas encore été corrigée

dans des livres de cette espèce et de cette étendue, se piquer d'une exactitude rigoureuse, impossible assurément à obtenir?

Souvent nous avons mis à profit le travail de Röding, jamais sans le contrôler, au moyen des dictionnaires que nous tenons pour bons, et que les différentes marines ont adoptés : ceux de Constant Vilsoét et de H. Fisker [18] pour les mots danois; celui d'Ekbohrn [19] pour le suédois; le Marine Dictionary, toujours cité par N. Webster, et le Dictionnaire de la marine anglaise par Romme, pour les termes anglais; le Dictionnaire trilingue du professeur Stratico [20] pour l'italien;le Dictionnaire de la marine espagnole, publié en 1831 à Madrid, sous la direction du savant capitaine Ferdinand de Navarette [21], pour les mots des dialectes catalan et castillan; enfin, pour les mots portugais, le Dictionnaire de Moraës, celui de Constancio, qui le reproduit en partie et le complète, et le polyglotte de Neumann [22], petit livre fait avec assez de soin, que nous avons appris à estimer pour tous les services qu'il nous a rendus.

Sans entrer dans de trop longs détails sur ce qui touche aux vocabulaires des marines de la Malaisie, de Madagascar, de la Polynésie et du Groenland, nous dirons que nous en avons recueilli les mots dans les dictionnaires malais de Marsden, d'Elout et de Roorda; dans le travail de Dumont-Durville sur les idiomes polynésiens, dans le dictionnaire groënlandais-danois-latin de Paul Egede 1750), dans le Gröndandske ordbog, d'Othon Fabricius (1804).

Pour ce qui est de la langue des navigateurs chinois, nous avons eu des informations moins certaines. Nous avions compté sur quelques officiers que leur séjour dans les ports de la Chine devait mettre à même de faire une collection des termes les plus usuels que les pilotes portugais auraient pu leur donner sans peine; mais le temps leur a manqué pour nous rendre ce bon office, et cette fois, comme pour le vocabulaire turc, nous avons éprouvé la vérité du proverbe emprunté par la Fontaine à Ésope ou à Aulu-Gelle : «Ne t'attends qu'à toi seul [23]

«Nous eu avons été réduits à suivre ligne à ligne l'énorme volume donné en 1813 par de Guignes, pour extraire de ce dictionnaire chinois une nomenclature que les critiques de Klaproth sur l'ouvrage de l'ancien consul de France à Canton ont un peu déconsidérée à nos yeux. Nous aurions pu nous dispenser de donner les mots chinois sur l'exactitude desquels nous ne sommes pas bien édifié; mais ils étaient entrés dès longtemps dans le classement de nos articles, avec ceux des nomenclatures étrangères par lesquelles nous avons commencé, en 1840, la rédaction de notre travail, et nous n'avons pas vu un grand inconvénient à les y conserver. Si quelques personnes sont bien aises de rencontrer dans le Glossaire nautique certains de ces mots que nous croyons bons, nous n'aurons point