Je n’ai pas pu en trouver de plus petit ! Cher amour, dis bonjour à la dame !
J’veux pas.
Pourquoi ça, monsieur ?
J’ai mal au ventre.
- Ô ma, ma, maman,
- J’ai bobo, j’ai de la peine !
- Ô ma, ma, maman,
- C’est l’pain d’épic’ qui me gêne,
- J’ai mangé, j’ai croqué
- Mon bonhomme tout entier !
- Ça l’aura contrarié,
- (bis). Le méchant
- Ô ma, ma, maman !
- A fait du, du mal à l’enfant.
- Oui, oui, oui !
- (bis). J’ai bobo !
- Ô ma, ma, maman,
- Un’ aut’ fois j’aime mieux des pommes,
- Ô ma, ma, maman.
- N’en mange pas, toi, des bonhommes !
- L’mien m’a fait du bobo
- De s’êtr’ vu, lui si beau,
- Croqué jusqu’au chapeau !
- (bis). Je l’aimais,
- Ô ma, ma, maman,
- J’en veux plus manger jamais,
- Non, non, non,
- (bis). J’ai bobo !
C’est le régime qu’il nous fait subir, le tigre ; depuis dix-huit mois nous ne mangeons que des pruneaux et du pain d’épice… le lâche.
Ô pauvre enfant !
Je veux m’en aller…
À une condition, monsieur, c’est que vous direz votre fable à la dame.
Je veux un sou !
Tu l’auras.
- « La raison du plus fort est toujours la meilleure.
- Nous l’allons montrer tout à l’heure.
- Maître Renard, sur un arbre perché,
- Tenait dans son bec un fromage.
- Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage,
- Dit cet animal plein de rage,
- Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l’agneau,
- Si votre plumage
- Ressemble à votre fromage,
- Vous êtes le félix des autres de ces bois.
- Vous chantiez, dansez, maintenant.
(Il tire la langue à Geneviève. Isoline le bat.)
La raison du plus fort est toujours la meilleure.
Assez ! (À Geneviève.) Le jour de la vengeance approche… Golo ignore que ces rochers sont machinés… il a cru nous ensevelir à tout jamais moi… mon… son… notre enfant !… mais grâce à tous les déguisements que j’ai pris, je me suis fais des partisans, des amis, et ces amis sont les tiens… regarde ! (Elle pousse un ressort. Le rocher du fond s’ouvre entièrement ; autour d’une table, richement servie on voit les seigneurs de Rosenkrack, les femmes de Géneviève, Isoline, son fils et le poëte Narcisse.)
Vive Geneviève !
Scène V.
- C’est Geneviève ; amusons-nous,
- Soyons plus gais, soyons plus fous !
- Pour honorer sa présence,
- Chers amis, dépouillons-nous ;
- Éclairons son innocence,
- Et contentons ses goûts.
- Prends ces bonbons ! si, comme moi,
- Tu les aimes ! ils sont à toi !
- Bois ce verre ! autant que l’amour,
- Le champagne enivre à son tour.
- Prends ce cigare ! et fume un peu ;
- Imite-moi, voici du feu !
- Il est sage
- De saisir
- Au passage
- Le plaisir !
- N’avez-vous pas fini ?
- Assez de fleurs, de bonbons, de cigares !
- Le seul présent à faire ici
- Pour chasser l’ennui…
- Ce sont des cartes !
- Ce sont des cartes !