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SIFROID.
- Non… non, ma foi.
GENEVIÈVE.
- Ô mon Sifroid ! je t’en conjure,
- Écoute-moi !
SIFROID.
- Non, lâchez-moi.
GENEVIÈVE.
- As-tu donc oublié déjà
- Le joli couplet que voilà :
- Écoute encore… écoute ça :
- Une poule sur un mur,
- Qui picotait du pain dur…
SIFROID.
Ah ! Quelle scie !…
GENEVIÈVE.
- Une poule sur un mur,
- Qui picotait du pain dur…
SIFROID.
- Ça ne peut pas durer ainsi
- Qu’on l’emmène hors d’ici.
GENEVIÈVE, qu’on entraine, tendant vers lui les bras.
Ah !
SIPROID.
- Et nous partons… emboîtons le pas !
- Le chemin de fer du Nord n’attend pas !…
(Changement à vue.)
QUATRIÈME TABLEAU
La Gare du chemin de fer du Nord de ce temps-là.
Des wagons pleins de guerriers, des oriflammes, des banderolles et l’étendard de Sifroid animent le tableau.
ENSEMBLE.
- Le clairon qui sonne
- Enflamme nos cœurs,
- Nous serons vainqueurs !
- C’est l’instant, seigneurs,
- D’en chanter des chœurs !
- Écoutez le clairon qui sonne
- La brabançonne,
- Marche saxonne.
- Écoutez, c’est la Brabançonne
- Que le clairon sonne.
- Partons en Palestine,
- Partons, vaillants guerriers ;
- Dans ces lieux chauds, Mars nous destine
- Sa bière et ses lauriers.
- Le clairon qui sonne, etc.
CHARLES-MARTEL.
- Nobles époux
- Embrassez vos femmes,
- Et vous, belles dames,
- Embrassez-nous.
(Chaque femme saute au cou de son époux.)
TOUS.
- Il faut donc, ô mon Dieu !
- Se dire adieu !
LES FEMMES, tombant à genoux autour de Charles Martel.
- Ô grand Martel, grand Charles-Martel !
- Préservez-les, là-bas, du coup mortel,
- Rendez-les à notre amour,
- Qu’ils soient plus galants au retour !
REPRISE DE L’ENSEMBLE.
- Le clairon qui sonne, etc.
(Défile. — La toile tombe.)
ACTE DEUXIÈME
CINQUIÈME TABLEAU.
Une Caverne.
Scène PREMIÈRE.
Au lever du rideau QUATRE PAGES-CHASSEURS à la livrée de Sifroid pénètrent dans la caverne le fusil à la main et leur trompe de l’autre.
QUATUOR.
- Partons en chasse,
- Devançons le soleil !
- Ta, ta ! à ta, ta, à ta, ta !
- Le gibier est sur place,
- Il lui faut donner l’éveil.
- Ta, ta, à ta, ta, à ta, ta !
- Entendez-vous le cor qui sonne,
- Entendez-vous dans les grands bois
- Le cor qui sonne et qui résonne,
- Et nos fins limiers donner de la voix ?
UGOLIN.
Et moi… Je te le dis que je l’ai vue… parfaitement vue… une biche ravissante, je la tenais au bout de mon fusil… et elle a disparu au milieu de ces rochers…
SILVIO.
Eh bien, reprenons notre course et en chasse !
TOUS.
En chasse ! (Au dehors on entend un coup de feu et un cri de femme.)