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Prudence à ne receuoir aussi tost les demandans.     §. 3.


IL faut remarquer que dans Paris, & dans les grandes Villes, il ne faut receuoir les enfans en l’Escole, aussi tost qu’ils le demandent, quand on ne connoist pas bien leurs parens ; & il est bon de les differer en tel cas, & s’enquerir entre temps, par personnes du quartier, pour en apprendre, d’où ils sont, leur condition, mœurs, employ, le sujet pour lequel il veulent enuoyer leurs enfans en cette Escole, & ainsi des autres choses : & en la premiere veuë il leur monstrera attentiuement, les principales obligations de l’Escole, à ce qu’ils ne s’y engagent pas à la legere, & puis ne les pouuant pas executer & subir, ils fussent contraints d’en sortir, ou d’en estre repoussés. Cette enqueste sera dautant plus executée, que les personnes seront inconnuës ; & c’est le meilleur de ne point receuoir aucun enfant de dehors la Paroisse, s’ils ne sont addressés, ou recommandés de la part de quelque personne de connoissance : par ce que on ne sçait quelquefois à qui l’on a affaire, dans les occasions qui arriuent de traitter auec les parens des enfans. Pour ceux de la Paroisse, on les peut connoistre facilement, & en cas qu’ils mettent leurs enfans à la prudence, & discretion du Maistre, ils doiuent estre receus facilement ; notamment les pauures, quand il y aura place. Quand vne Escole commence, & mesme dans les Villages & Bourgs, cette regle n’aura point de lieu, mais seulement, on assujettirą toûjours les parens à les presenter eux mesmes.