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est comme vn racouroy de toutes ses merueilles, qui feruira pour mettre de sceau à ce petit traité des Vertus du Maistre d’Eſcole, qui consiste à ne s’estimer rien & vouloir estre pensé & reputé tel des autres, par vne connoissance de la propre foiblesse, comme dit saint Bernard. Les pratiques de cette Vertu Chrestienne, inconnuë aux Payens, fera de ne s’estimer pas plus que les enfans ; mais en leur feruant de Maistre, les croire en son cœur beaucoup meilleurs & plus releués deuant Dieu que luy, & se tenir au milieu deux comme Nostre Seigneur auec ses Apostres, sicut qui ministrat, non pas se faire seruir à baguette, par superbe ; mais s’il a besoin d’eux hors leur deuoir de l’Escole, il les doit prier. Il se doit bien garder de ne iamais mespriser les autres Maistres d’Escole, ny souffrir le faire à ses enfans, estimant en son cœur qu’vn chacun fait le mieux qu’il peur, & il ne doit iamais oüir ses loüanges de personne, réjettant toûjours le bien qu’il pourroit auoir operé à l’endroit des enfans, ou bien sur la Misericorde de Dieu, ou sur le bon ordre de Messieurs les Superieurs, soit Curés ou autres, dont il n’est que le chetif instrument, ou sur la diligence des enfans en son absence. Enfin il doit penser qu’apres qu’il aura fait tout son pouuoir, il obmet encorbeaucoup de choses, & quand il auroit tout fait il n’est qu’vn feruiteur inutile, que la grace de Dieu a mis en ouurage, pour operer dans les enfans, ce peu de bien qui s’y rencontre, quia omnis qui se humiliat exaltabitur, & qui se exaltat humiliabitur. Car tout homme, dit Nostre Seigneur, qui s’humilie sera exalté, & celuy qui se releue sera humilié.