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Defence à aucun Ecclesiastique de rien donner aux enfans. §. 15.


Et afin que personne ne puisse faire tort à cette industrie du Maistre, à distribuer ces petits prix, il ne doit estre permis à aucun Prestre ou Ecclesiastique de la Paroisse, de donner rien aux Escoliers de ces choses, comme quelque image, medailles, agnus, chappelets : mais si quelqu’vn desire faire cette largesse, il la donnera au Maistre d’Escole, qui seul peut distribuer, comme celuy qui connoist le merite d’vn chacun, pour le donner aux diligens auec honneur & en priuer honteusement les indignes.

De la verité à l’esgard du Maistre. §. 16.


LA verité derniere partie de la Iustice, qui est vne vertu, comme dit saint Augustin, par laquelle on monstre ou manifeste se qui est, ou on dit les choses comme elles sont. Cette vertu doit estre grandement recommandable à vn Maistre, dont les paroles doiuent estre la verité mesme. C’est pourquoy il ne doit iamais rien auancer à la volée, mais seulement ce dequoy il soit bien asseuré, principalement en la Doctrine Chrestienne, & pour les histoires ; par ce que il se met en hazard de perdre son credit enuers les parens, & les enfans qui reconnoistroient cela ; aussi il ne doit iamais rien promettre à personne qu’il ne tienne, principalement si c’est quelque chose fauorable, & s’il promet quelque correction auec aduertance, & sans restriction à vn Escolier pour faute qu’il auroit faite, il doit l’executer sans remission : afin que ses parolles soient de plus grand poids & ses menaces plus apprehendées par les siens : car s’il promet legerement & qu’il ne tienne