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Remede pour les obstinés. §. 11.


IL y en a quelques vns qui ont des testes obstinées, & sont si glorieux qu’ils murmerent apres le chastiment : il faut pour y remedier, au bout de quelque temps apres la correction, les obliger à quelque chose, à quoy on connoistra qu’ils ont de l’affection, sans qu’il leur semble qu’on les recherche : comme les enuoyant seruir à la Messe, leur donnant vne place, qu’il semble qu’ils auront gaignée, & puis quand on verra leur visage vn petit accoisé ; il faudra leur faire entendre leur faute & promettre que s’ils font bien doresnauant, de ne les plus chastier & leur monstrer que ce sont eux qui en sont la cause.

Des sortes de corrections d’Escole. §. 12.


LA diuersité des chastimens ordinaires sont 1. De donner de la baguette sur les doigts pour faire estudier sur le champ.
2. Sont les verges sur les mains.
3. Sur le derriere tantost plus, tantost moins selon la grieueté de la faute.
4. C’est la prison dans laquelle on les enferme l’espace de 2.3.4.5. ou six heures : & cette punition est pour les endurcis, ou bien pour des fautes grieues, comme larcin, impuretés, des-obeïssance notable aux parens.
5. C’est la place de l’asne, les reuestir des habits de l’asne qui sont : vn vieux haillon, vn balay en main, vn vieux carton fait en forme de teste d’asne à la teste, & vn placar d’vn asne attaché au dos, auec la risée des Escoliers qui crieront à l’asne, & mesme les mener à l’entrée de l’Escole : cette punition s’applique aux paresseux, qui ne veulent rien apprendre & qui souuent ne sçauent point leurs leçons.