Page:Jacques de Batencour - L'Escole paroissiale, 1654.pdf/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De la correction de enfans gastés. §. 9.


IL y a de certains enfans, qui ont esté nouris en leur maison dans toutes sortes de douceurs, de caresses ; comme les garçons vniques : pour ceux là il les faut mortifier tout doucement ; notamment quand ils sont d’vne humeur superbe & accariastre ; & se seruir de ce moyen pour les foüetter ; c’est de les reseruer à les chastier auec plusieurs autres, par ce que la consolation des affligés, est d’auoir de semblables, cela les resoud à la correction plustost que si on les chastioit seuls, à raison que la honte & la confusion en seroit plus grande & leur est plus sensible à cause de leur superbe.

Obseruations sur les rapports. §. 10.


Il faut principalement obseruer de ne chastier iamais vn enfant sur des simples conjectures, ou sur le tesmoignage d’vn seul, mesme des-interessé : mais le Maistre doit bien s’informer de ceux qui les accuseront, si ce n’est qu’eux mesme confessent leur faute ; & alors il leur faut vn peu relascher de ce qu’ils meritent, leur faisant entendre que c’est à cause qu’il eut dit la verité, & mesme en les faisant preparer à la correction, il faut bien mediter & ruminer la faute, & les chastier toujours moins qu’ils n’ont merité. On doit aussi leur assembler les fautes passées, & les punir tout ensemble, leur en faisant resouuenir & auoüer. Or pour ceux qui se vont plaindre à la maison ou les conteurs de nouuelle d’Escole, il les faut encor chastier sans remission.