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estre dur d’esprit pour l’estude, ou bien inueteré dans les mauuaises mœurs, à raison des mauuaises compagnies, ou du peu d’instruction qu’il a eu par le passé. Il faut qu’vn bon Maitre ne se lasse point de l’enseigner, de luy parler, de l’instruire : iusques à tant qu’il l’aye mis dans le bon chemin de la Vertu ; ou bien dans la voyes d’apprendre quelque chose : & Dieu le recompensera de ses trauaux. Voylà ce que i’auois à dire de la Vertu de Force & de les parties : voyons à présent la Vertu de Instice.


ARTICLE VI.
De la Ivstice dv Maistre.


LA Iustice c’est rendre à vn chacun ce qui luy appartient. Il y en a de deux sortes : vne qui s’appelle distributiue, par laquelle on recompense chacun selon ses merites. Et l’autre que l’on nomme commutatiue, par laquelle on rend tant pour tant. Vous auez emprunté vn sol, il faut rendre vn sol. Quant à la Iustice distributiue, elle a six parties ; la Religion, la Pieté, la Grace, la Vengeance, l’Obseruance & la Verité.

De la Religion. §. 1.


LA Religion est vne Vertu qui nous commande de rendre à Dieu le culte que nous luy deuons : le Maistre d’Escole doit auoir cette Vertu en grande recommandation ; puisque non seulement il y doit exceller en tant que Chrestien, mais l’auoir si familiere, qu’il la puisse enseigner à ses enfans, & par ses exemples & par ses paroles. Les pratiques de ce culte sont, 1. interieures, comme l’Oraison mentale, l’adoration de cœur, les aspirations, & les offrandes qu’il doit rendre à Dieu auec ferueur ; car il doit estre vn homme d’Oraison, ayant besoin de