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& bien souuent sans payer ce qu’ils doiuent de reste, sinon à la viue force : & enfin les parens & les enfans se mocquent & mesprisent par tout ; & le Maistre, & l’Escole. Voyla-il pas beau sujet d’exercer cette Sainte Vertu, & cependant ce seront là les satisfactions ordinaires de l’Escole, auec toute la peine du corps & soucy d’esprit, qui est continuel pour la bien faire. Il faut donc faire bonne prouision de cette Vertu pour estre bon Maistre d’Escole.

De la Perseuerance. §. 6.


LA quatriesme partie de la Force, c’est la Perseurance, qui est vne stabilité dans le bien commencé. Cette Vertu est grandement necessaire au Maistre, car ce n’est rien de commencer à trauailler en cét œuure en general, si on vient à se descourager pour les difficultés iournalieres, qui s’y rencontrent, & qu’en suitte on quitte tout là ; ce ne seroit rien faire, mais il faut perseuerer iusques à la fin, pour obtenir la couronne : qui perseuerauerit vsque in finem hic saluus erit, celuy là sera sauué qui perseuerera iusques à la fin, dit Notre Seigneur, de mesme la perseuerance doit estre dans le particulier. Exemple : quand vn Maistre a entrepris d’enseigner vn Escolier, mais il y rencontre tant de peine, d’attention d’esprit, d’opposition, que cela luy fait perdre courage & l’esperance d’en venir à bout : il faut perseuerer, il doit surmonter toutes ces difficultés, & encourager son disciple, qui quelquefois à raison de la rigueur, de la colere, & fantaisies de son Maistre, se décourage & quitte tout . Or c’est là où le Maistre doit monstrer sa Vertu de Force, dans la perseuerance paisible du bon ouurage commencé, tant pour le corps de l’Escole, qu’au regard de quelque escolier qui sera peut-