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De la Patience à l’endroit des enfans. §. 5.


LA Patience consiste encor, à supporter les deffauts des enfans & ne se mettre jamais en colere contre eux, mais les corriger auec vne grande tranquilité d’esprit, & jamais dans la colere, ny l’impatience, de peur de l’imprudence, comme nous dirons dans l’article de la lustice. Il y a quelquefois des Efcoliers qui ne feruent qu’à exercer la patience du Maistre : leş vns à cause de leur stupidité, & il les faut supporter, quand il n’y a point de malice ; les autres à raiſon de leur paresse & il les faut chattier ; les autres à raiſon de leurs mauuaises habitudes à cajoller, à badiner ; & il les faut gagner auce grande patience : & enfin les faire sortir, s’ils ne s’amendent ; les autres par malice, & il faut trauailler aupres d’eux & les chastier auec prudence & discrétion, se faiſant tour à tous, pour celuy qui s’est liuré pour nous tous. Mais la Patience. est bien nécessaire, principalement pour souffrir les reproches des pauures, qui font telles algarades, car estant d’ailleurs assés faschés & importunés de leur nécessité, croyent que quand le Maistre les fait attendre pour têteuoir leurs enfans ; ce n’est qu’à cause de leur pauureté : si l’on chastie leurs enfans est à cause qu’ils ne font pas Monsieur ou Madame : s’ils les mier déhors, les injures, opprobres, se. proches, se proclament par tout contre le Maistre. Enfin il faut faire estat de n’auoir iamais d’autre satisfaction de telles gens. Et ordinairement ils s’en vont au bout de deux ou trois ans, sans dire adieu, sinon qu’ils battent, ou sont quelques injure aux autres escoliers, en defpit du Maitre. Et pour conclusion bien souuent & quasi toûjours, tous les enfans que l’on retire de l’Escole, c’est sans dire adieu,