Page:Jacques de Batencour - L'Escole paroissiale, 1654.pdf/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me que d’autres personnes luy parlent en l’Escole, sinon en cas de necessité, ny auec luy mesme, ny auec les Escoliers : de peur que par ce moyen il ne soit destourné de l’attention & obligation qu’il a d’enseigner ses enfans.

Il pourra honnestement s’excuser enuers les personnes qui le viendront voir durant la leçon, les remettant à vn autre temps : ou bien s’il y a peu de choses à dire, il aura soin de se dépecher, & se remettre en suitte à son office : car il est bien difficile aux enfans de faire leur deuoir, quand le Maistre ne fait pas le sien luy mesme. Pour faire garder ce silence & modestie, il employra tous les moyens necessaires & conuenables : d’autant plus que c’est vne des choses des plus importantes, pour le bon gouuernement de l’Escole, pour la conseruation du Maistre, & pour l’auancement de tous ses Escoliers. Et pour y paruenir, il se pourra seruir de deux moyens principaux.

Le premier, ce sera de faire garder vne grande modestie aux Escoliers, depuis qu’ils seront entrés dans l’Escole, mesme en son absence, donnant ordre à ses obseruateurs de marquer exactement ceux qui causeront, badineront & feront des postures extrauagãtes en l’Escole, en quelque temps que ce soit. Il pourra permettre qu’ils puissent parler d’vn ton de voix mediocre, pour faire reciter leurs gens en son absence, ou bien demander l’vn à l’autre pour leurs necessités, sans sortir de leur place, sinon pour faire leur deuoir : mais ne iamais courir, ioüer, ou sauter dans l’Escole, mesme les iours de congé, en sorte que ces fautes soient chastiées exemplairement.

Le second moyen, est de mettre durant la leçon à chaque coin, vn des plus modestes de ses Escoliers, pour obseruer ceux qui causerent, en sorte qu’ils