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De la Modestie troisiesme espece. §. 6.


LA troisiesme espece de la Temperance, c’est la Modestie, qui est vne Vertu qui regle nos actions & nos paroles. Elle est tres necessaire à vn Maistre d’Escole, qui doit estre comme l’original & le modele sur lequel se doiuent former tant de petites copies.

Or donc cette Vertu tempere les actions qui regardent la veuë, l’ouyë, & le toucher. C’est pourquoy le Maistre doit estre grandement circonspect à ne point auoir vne veuë esgarée, mais modeste : de ne point roüiller les yeux & faire des gestes de à l’encontre de ses enfans : ne les iamais frapper de son chapeau, ou bonnet, mais seulement auec la verge, la ferule, ou baguette sur les doigts & iamais sur la teste.

Il ne doit point tenir les pieds courbés, ou faire des gestes ridicules ; mais tout son maintien & ses habits doiuent tellement estre reglés, qu’il n’y ait rien qui soit contre la modestie Chrestienne, & encor d’auantage, s’il est Ecclesiastique ; parce que la Modestie doit seruir à cette profession, comme de marque extérieure, pour distinguer ceux quien sont honorés, d’entre les Laïques, qui sont quasi vestus de mesme façon que les Prestres. D’où vient qu’il est mesme indecent à vn Maistre d’Escole en cor qu’il soit Laïque, d’estre ajusté, poudré, gauffré & mesme d’estre habillé, tant en la forme qu’en la matiere, de vestemens qui soient au dessus de sa condition ; mais il est bien plus à propos que ses habits soient mefme plus mediocres que ceux qu’il pourroit porter sans blasme & sans scandale : se souuenant qu’il exerce vne fonction Ecclésiastique, & qu’il se doit comporter modestement en