Page:Jacques de Batencour - L'Escole paroissiale, 1654.pdf/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

si circonspect en cecy, qu’il reprit vn ieur aigrement vn de ses freres, qui touchoit la main d’vn enfant à qui il faisoit dire sa leçon, pour luy monstrer ses lettres. De deffendre roy le meslange des garcons auec les filles, tant aux Maistres qu’aux Maiftreffes, apres tant de dessences de Monſeigneur l’Archeuesque de Paris, de Monsieur le Chantre, Directeur & Collateur des petites Escoles, ce seroit vne chose ridicule & superfluë ; car ie croy, que ceux qui voudront entreprendre de faire cét exercice dans l’esprit de Dieu, n’y penseront pas seulument, & il n’y a que les mercenaires, qui en vlent ainsi ordinairement. Quelques excuses que l’on puisse apporter pour se purger de ces reproches ; le danger en est trop grand & pour les Maistres & les Maipour strefles engagées à monstrer aux enfans, pour les enfans mesmes à cause de la conuersation familiere que peuuent auoir leş Escoliers & les Escolieres messes ensemble en forte qu’à moins que d’estre aueuglé de la passion de gagner, & de la crainte de perdre, celle & telle chalandise, il faut estre stupide ou malicieux pour l’entreprendre, & negliger entieremét son salut : & non seulement le sien ; mais aussi celuy d’vn grand nombre d’enfans, à qui telles conuersations dans les Escoles, font des precipices, plustost que des moyens pour se sauuer. se n’aduance rien sans estre bien informé & par exemple & par experience de ces verités.

Des moyens de conseruer la chasteté du Maistre & des enfans. §. 5.


LE Maitre pour conseruer sa pureté, doit auoir vn grand esgard à ne parler iamais seul à seul, en lieu secret, auec fille ou femme, quoy que sous pretexte de pieté ou necessité : mais s’il est necessaire,