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qu’il y aura du fruict à faire en ces rencontres pour les parens & leurs enfans, il ne se c’est pourquoy doit iamais trouuer aux grandes assemblées de banquets, de nopces &c. 2. à la charge que l’on ne luy donnera que ordinaire & point de superfluité. 3. qu’il y soit libre de boire & manger tant & si peu, qu’il voudra, taschant que cette visite & entretien seruent pour vne plus grande connoissance des meurs de l’enfant, de sa conduite à la maison & des moyens que ses parens gardent pour le bien esleuer.

Il doit dissuader & retirer en cas de besoin les enfans de la gourmandise. §. 3.


L’Excés du boire & du manger est non seulement dommageable aux maistres, mais encor plus aux enfans, à quoy le Maistre taschera de remedier les considerant durant leur déjeuner & gouter, & leur recommandant de manger seulement pour la necessité : les enfans de Paris mangent ordinairement beaucoup de pain, à quoy il doit prendre garde, parce que cette nourriture leur abestit l’esprit & les rend ineptes bien souuent à l’aage de neuf a dix ans à apprendre : outre que, comme disent les Medecins, Omnis repletio mala ; panis verò pessima. Toute repletion est mauuaise, mais particulierement celle du pain est tres dommageable à l’estomach. Ils sont de plus friands & delicats : c’est pourquoy il doit recommander aux parens de leur donner leur déjeuner pour le manger à l’Escole, & non à la maison, & du pain seul, & en suitte attendre le disner ; puis gouster à l’Escole, & non pas à la maison : en suitte souper modestement & mediocrement.

Il faut les faire ieusner quelquefois par penitence de quelque faute, leur ostant leur déjeuner pour