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pales : à sçauoir, la Sobrieté qui modere l’appetit du boire & du manger, car l’homme naturellement ayant vn grand soin de conseruer son indiuidu en soy mesme, pourroit exceder au trop manger & boire, par la gourmandise & iurognerie, ou trop peu par vn ieusne inconsideré & indiscret : c’est pourquoy le Maistre doit auoir grand esgard à cette affaire, car vn homme qui est addonné à l’excés du boire & du manger, outre qu’il decherra de sa bonne reputation deuant les hommes, outre cela, dis-ie, il donnera vn tres mauuais exemple à ses enfans & s’emportera à des actions de rage, de colere, d’impatience, scandaleuses & dommageables à l’endroit de sa famille, & enfin se fera chasser & deposseder honteusement de son office, deuenant infame dans le lieu où il fera, & qui pis est, il se damnera en damnant les autres : & outre qu’il est incapable de rien enseigner aux enfans : car s’il y a vice qui oste la présence de l’esprit & rende vne personne inconsiderée & imprudente, stupide & hebetée ; c’est l’iurognerie & la gourmandise.

De la Prudence du Maistre, à aller boire ou manger en ville. §. 2.


S’Il est inuité souuent d’aller boire ou manger en ville, il doit remercier & s’excuser honnestement & n’y aller que le moins qu’il pourra : notamment s’il est Ecclesiastique, car quand on va si souuent en ville boire & manger ; cela fait mes-estimer : outre que contractant familiarité insensiblement auec les parens & les enfans, ils en deuiennent plus hardis, moins respectueux & se departent petit à petit de leur deuoir. Ie sçay bien qu’il ne faut pas absolument toûjours refuser : mais au moins y aller rarement & ce auec ces conditions : 1. Quand il preuoira