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noistre quel est leur naturel, s’ils sont d’humeur douce & tranquille : ce qu’il reconnoistra à la première correction, qu’il leur fera : s’ils s’humilient & apprehendent le foüer, ou ferule &c. s’ils se rebutent en se réuanchant, s’ils grondent ne voulant obeïr, il les domptera doucement pour le commencement, & notamment s’ils ont esté endurcis au fouet, ou aux coups par leurs parens, ouMaiſtre d’Efcole precedent : & alors il trauaillera auec grand soin à les corriger, tafchant de les gaigner s’il peut par amitié, caresses, promesses ; que s’ils font orgueilleux, il les faut punir par quelque contusion, taschant de les conuaincre toûjours de leur faute, auant que d’en venir à ce remede, parce qu’alors s’ils s’humilient, on leur pourra pardonner pour la 1. & 2. fois, mais non pas toujours, de peur qu’ils n’en abusent. Voila à peu prés quelques pratiques de Prudence. Nous en dirons dauantage en parlant des autres Vertus. Mais à present parlons de la Temperance seconde Vertu Cardinale.

ARTICLE V.

DE LA TEMPERANCE.

De sa definition & diuision. §. 1.


LA est vertu qui modere, tous les appetits sensitifs de l’homme, & fait voir sa difference naturelle & essentielle d’auec les bestes, Dieu luy ayant donné la raison pour cet effet. Or comme les appetits ont esté bien déreglés, par la rebellion d’Adam enuers Dien, Iesus-Christ nous a donné en nostre Baptesme la grace qu’il nous a acquise par son sang, pour moderer les mauuaises inclinations de nostre nature corrompuë.

Les especes de la Temperance, sont trois princi-