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aura à enseigner à ses escoliers & se doit contenter d’vn chacun de ceux, qu’il connoistra faire leur petit pouuoir squoy qu’ils fassent peu de chose) si ce n’est qu’ils fussent tout à fait ineptes à apprendre à lire, ce qui le verra aux vns apres vn mois ou deux, aux autres apres quatre ou six, selon la peine & l’industrie qu’il y employra : & alors les ayant tenté par toute forte de voyes, il en doit actuertir leurs parens, les priant d’auoir patience & leur donner esperance, que peut estre son esprit reuiendra & qu’il ayent pour agreable de le reprendre, iusques à quelque temps ; car bien souuent ils s’en prennent au Maistre en tel cas que l’enfant ne sçait rien & non à l’escolier, que si les parens estoient honnestes & gens qu’ils priassent de le garder pour l’empescher de faire mal, n’ayant rien à l’occuper, il le retiendra encor vn peu : & s’il est tout à fait inepte à l’estude, il luy apprendra les principes de la Foy & le r’enuoyra de peur de perdre d’auantage le temps au tour de luy.

De la science necessaire an Maistre. §. 4.

LE Maistre doit auoir non seulement les Vertus Théologales & Morales, mais il doit posseder les sciences qu’il a à enseigner en son Escole : non seulement pour s’en seruit, mais la methode facile de les enseigner à ses escoliers vtilement, comme par exemple dans les Escoles ordinaires on y doit enseigner (outre la pieté, ciuilité, bonnes mœurs) à lire, escrire, compter, jetter aux gettons & à la plume, & les principes du Latin & du Grec à ceux qui y feront propres, pour les rendre capables d’entrer en quelque bon Collège & y estre des meilleurs de leur Classe.