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De la Charité enuers les pauures. §.9.

ITem il les doit inuiter à faire l’aumofne d’vne Ipartie de leur déjeuner, ou goufſter aux pauures de l’Efcole ou aux autres : mefme si on leur donne quelque double, il les inuitera de le donner aux pauures, enfin le Maistre entretiendra cette sainte Vertu qui est l’ame du Christennisme, dans le cœur de ses enfans, leur en faisant exercer des actes fouuent dans les rencontres, affin de les efleuer en vrais Chrectiens. Enfin vn bon moyen encor de faire pratiquer cette vertu, c’est de faire en forte que quelque bon escolier qui aura bonne place, la cede à vn paresseux par amitié fraternelle pour l’exciter à bien faire.

Enfin il incitera ceux qui font parens à s’entraimer l’un l’autre, se faisant du bien & s’entrefurportant pour Dieu les infirmités les vis des autres, affin de gaigner le Ciel. Voila ce qui est des Vertus Théologales : passons maintenant aux quatres Cardinaires ou Morales, & premièrement de la Prudence.

ARTICLE IV.

DE LA PRVDENCE DV MAISTRE.

Ce que c’est que prudence. §. 1.

LA Prudence est au dire de Saint Bernard, non solum virtus, sed auriga virtutum, non seulement vne des quatre Vertus Cardinales, mais la premiere & la principalle : puisque c’est elle qui gouuerne toutes les autres : c’est cette vertu qui fait trouuer le milieu en toutes nos actions, Or s’il y a office dans lequel on ays besoin de prudence, c’est en celuy du Maistre d’Escole ; ayant à conduire tant de sorte d’esprits, qui à peine se peuuent reconnoi-