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que à ce que cette bourrasque soit passé, Charitas mnia suffert, omnia suffinct, la Charité souffre tout, elle supporte tout, dit S. Paul.

De la Charité du Maistre a l’efgard de ses Confreres & des panures, §. 5.


LA Charité l’oblige à ne faire iamais tort aux autres Maiſtres : au contraire, par exemple, quand les parens présentent leurs enfans & qu’ils font des plaintes du Maustre, où l’enfant a. esté à l’Eſcole : il doit l’exculer & rejetter la faute sur l’enfant plutoft que sur le Maiſtre, il doit têteuoir les pauures auec autant de Chariré comme les riches, & encor da. uantage : les regardant & leur faisant entendre qu’ils font les membres de Dieu, pourueu qu’ils agreent leur pauureté (ce qui s’entend en tant que la commodité le puisse permettre) c’est pourquoy quand ils preſenteront leurs enfans, il les retreura auce honneur & respect, regardant la présence de nostre Seigneur en eux pluftoft que leur infirmiré puisque le même Sauueur nous a donné pour marque, de sa venuë d’euangelifer & instruire les pauures.

De la pratique de Charité à l’esgard des escoliers entre eux. §. 6.


IL entretiendra de cette verru fouuent les escohiers, leur enseignant de ne s’accuser iamais l’un l’autre, s’ils n’en ont la charge ; de n’auoir aucune eruie, saloufie haine, mauuaise volonté l’un contre l’autre : mefme s’il apperceuoit quelques escoliers se hair, il tafchera auec adresse, soit en particulier ou en public de leur faire vuider leurs petits diffèrents & les reconcilier ensemble, les faisane embrasser l’un l’autre & demander pardon à Dieu, leur monstrant combien ce vice est dangereux, &