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ches plustost que des pauures, de ses amys plustost que des autres : mais regardant ses enfans esgalement d’vn œil Chrestien, comme tous ses petits freres, enfans adoptifs de Dieu, & freres de nostre Seigneur Iesus Christ. Quand ie dis supporter, ce n’est pas qu’il ne les faille corriger auec la prudence requise dans les occasions, mais non point par caprice, par vengeance, par colere, par indignation de leurs parens, à qui ils auroient fait quelque rapport, qui seroient venu crier & faire du bruit à l’Escole, mais supporter tout cela en patience, se souuenant de ce que dit saint Pierre, non reddentes malum pro malo nec maledictum pro maledicto ne rendant point le mal pour mal, ny malediction pour malediction : vous rendant semblables en tout à celuy qui estant frappé, souffleté, n’a rien respondu, estant maudit & iniurié, l’a enduré patiemment, & mesme a rendu le bien pour le mal offrant les douleurs de sa Passion à son Pere Eternel, pour ceux mesme qui le crucifioient.

De la Charité à l’esgard des enfans. §. 4.


QV’il tasche par cette mesme Charité d’ayder les enfans grossiers doucement, taschant de les polir auec le temps, & non pas dans l’impatience : que la mesme Charité luy doit faire supporter les mescontentemens, les plaintes, les iniures des parens (qui ne se font que trop frequemment) taschant de leur répondre doucement, amiablement : sermo mollis frangit iram, la parole douce appaise la colere, dit le Sage, leur remonstrant la verité & faisant enrendre le contraire de ce qu’ils croyent, &s’ils perseuerent, il doit prier Dieu pour eux, & ne tesmoigner iamais aucun mescontentement, ny chastier leurs enfans (mesme quand ils auront failly) ius-