Page:Jacques de Batencour - L'Escole paroissiale, 1654.pdf/3

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

embrassoit auec tant de tendresse, qu’il a mesme prononcé, que si nous ne deuenions petits comme ces enfans, nous n’entrerions iamais dans le Royaume des Cieux. Apres les tesmoignages de l’Espoux Sacré, suiuront les Saintes practiques de sa chaste Espouse l’Eglise, qui non contente de faire renaistre les enfans dans les Saints fonts du Baptesme, craignant trop l’abandon ordinaire qu’en font leurs parens, elle leur pouruoit de parein & mareine pour les instruire des Mysteres de la Foy, esperer en Dieu, & l’aymer en faisant ses Conmandements auec le bon vsage des Sacrements, & sur tout pour leur donner la pratique des vertus morales & Chrestiennes, en satisfaisant aux renonciations qu’ils ont fait au Baptesme, au Diable, à ses pompes & à ses œuures ; & neantmoins tous ces moyens demeurent quasi inutiles, puisque la pluspart des peres & meres les esleuent comme des bestes, se contentant de leur donner la nourriture & le vestement du corps seulement ; & bien souuent leur monstrant de tres mauuais exemples, sans aucune instruction, ny correction raisonnable. Les autres leur procurent quelque connoissance des lettres humaines, quelques vns, des enseignemens exterieurs de religion, comme se Confesser, Communier, aller à la Messe &c. mais de leur donner des Instructions des maximes Chrestiennes, il y en a peu, puisque ils ne les ont pas eux mesmes : veu que bien souuent s’estant iettés dans l’estat du Mariage, sans eslection ny preparation à vne condition si difficile, ils se sont rendus indignes de receuoir les graces necessaires pour viure sainctement dans cette vocation, & esleuer des enfans selon cet Esprit du Christianisme : & qui pis est, au lieu de pouruoir à leurs enfans, de vrais pareins & mareines, pour suppleer à leur defaut, n’ont point d’autre