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ment, s au bout du mot, ne se prononce point quand le mot suiuant se commence par vne consonne, comme les bons Peres, mais quand le mot suiuant se commence par vne voyelle, faut prononcer s comme vn z, exemple bonnes ames comme bonnez’ames, le t, se gouuerne de mesme, il parloit de Iean, faut dire comme s’il y auoit il parloy sans t, & s’il suit vne voyelle, comme il disoit à Pierre, faut prononcer le t. Quand s’est au milieu du mot auant vne autre consonne, il ne la faut point prononcer ; comme teste faut dire tete : ti deuant vne voyelle se prononce comme vne f, comme action, acsion. Le relatif François encore qu’il s’escriue que, ou qui auec vn u, il se prononce comme sans u, quand suit la mesme reigle, se prononçant comme s’il y auoit qand. Quand n, t, se trouue à la fin du mot qui est nom ou aduerbe, il le faut prononcer, comme tourment, s’il suit vne voyelle on fait sonner le t ; s’il suit vne consonne on ne le prononce point. Quand e se trouue deuant vne m ou n, seule, il ne le faut prononcer comme a, mais comme e, combien, on ne dit pas combian : mais ph se prononce comme f.

Moyen de faire entendre ces difficultés aux enfans. §. 5.


LE Maistre doit auec discretion, par ordre, & non tout à coup, à chacun selon la portée de son esprit faire entendre ces difficultés à ses Escoliers : par ce que si tout au commancement de la lecture Françoise il vouloit faire exercer toutes ces reigles, il leur accableroit l’esprit, mais il doit commencer par les principales & ainsi auancer par ordre, à mesure qu’ils auanceront dans la lecture Françoise.