& deuxiesme liure François qui leur sera donné, soit de grosses lettres bien imprimées : parce que donnant des lettres menuës à vn enfant, on luy donne double difficulté à sur-monter ; à sçauoir la distintiõ des characteres, l’assemblage, & la pronõciation des mots. Il faut aussi toujours que ce liure contienne quelque sujet de pieté, afin qu’apprenant à le lire, ils en puissent quand-&-quand succer le fruit.
Du commencement de l’enseignement de cette lecture. §. 2.
Vand on commence à monstrer la lecture
Françoise à vn enfant, il luy en faut monstrer les
difficultez petit à petit, & il est necessaire qu’il ne quitte
pas sa lecture Latine entierement, mais qu’il
en lise en suitte de chaque leçon Françoise, quatre
ou cinq versets à la fois, iusqu’à ce qu’il commence
à bien lire en François, & à lors il quittera entierement
la Latine.
Des premieres difficultés pour la prononciation. §. 3.
a premiere remarque qu’il faut faire entendre à
l’enfant, c’est que vn a, ioint à vn i, se prononce
comme e, exemple faire comme fere, gai comme
gué, au comme vn o, exemple heaume, faut
prononcer heôme, pauure comme pôure. Quand
la voielle se distingue d’auec vne autre qui y est iointe,
il y a ordinairement deux petits points sur la
derniere, comme haïr est distingué de haine, ce qui se
voit plus ordinairement, quand il y en a trois iointes
ensemble : comme poüille : trois voielles ne seruant
qu’à faire vn seul son : e feminin se prononce comme
en Latin, & est marqué d’yn petit accent au dessus
comme bonté, chastié ; e masculin se prononce sans
son, comme docte fable. E deuant u, addoucit le