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sées en furent brisées. Les officiers de police n’avoient porté aucun remede à ces excès. Le nommé André-Eloy Ancellet, cuisinier dudit séminaire, sur les onze heures trois-quarts du soir, pendant que les professeurs étoient profondément endormis, fut se placer avec un fusil chargé à plomb, pour écarter les malfaiteurs qui pouvoient, au moyen d’une brèche qui s’étoit faite au mur de clôture de la maison, s’y introduire. Au moment où les rodeurs et les tapageurs lançoient à coups redoublés des pierres, ledit frere Ancellet lâcha le déclin de son fusil ; un des assaillans fut frappé et mourut le lendemain de ses blessures. Le supérieur du séminaire, le procureur syndic de la maison, le sacristain, furent décrétés de prise de corps ; je professois la philosophie dans ledit séminaire, où j’étois en pension ; je fus arrêté et conduit dans les prisons de l’Officialité, mais un mois et demi après cet événement, le supérieur, les prêtres et moi, furent mis en liberté par arrêt du parlement, et restitués à leurs fonctions. Je donnai, peu de jours après, dans la mêmes ville et le même séminaire un cours de physique expérimentale. J’ai occupé quatre ans la même chaire ; et depuis cet événement ma santé ne me permettant pas de continuer ce pénible exercice, je servis dans le diocese en qualité de vicaire et de desservant ; et je n’aurois jamais quitté la ville, si le nouvel évêque qui succéda au prélat qui avoit été témoin de mes travaux, si Albignac de Castelnaux, (actuellement émigré et conspirateur) ne m’eût fait un passe-droit, en conférant à un non gradué une cure à laquelle j’avois droit de prétendre, en vertu de mes grades.